Réponses aux demandes d'information

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26 avril 2013

TUR104391.EF

Turquie : information sur la différence entre les croyances et les pratiques des alévis et celles des alaouites (nusayris); le traitement réservé aux deux groupes par les autorités (2012-avril 2013)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Des sources signalent que les alévis et les alaouites sont deux groupes distincts qui ont une interprétation différente de l’islam (professeur de sociologie 15 avr. 2013; DW 22 mars 2012; CIP 17 août 2012). Les deux groupes sont d’origine chiite et leur nom signifie [traduction] « dévoué à Ali », qui était le gendre et le cousin du prophète Mahomet (ibid.; professeur d’études turques 21 avr. 2013). Jusqu’à 20 millions d’alévis habitent en Turquie, dont environ un demi million sont de langue arabe et habitent le long de la frontière avec la Syrie (Massicard déc. 2012; CIP 17 août 2012). Environ deux millions d’alaouites vivent en Syrie (Massicard déc. 2012; CIP 17 août 2012). D’après Elise Massicard, professeure à l’Institut français d'études anatoliennes (IFEA) à Istanbul, en Turquie, les alévis qui vivent le long de la frontière avec la Syrie sont près des alaouites de la Syrie et ont des liens avec eux (Massicard déc. 2012).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur de sociologie de l’Université technique du Moyen-Orient (METU) à Ankara, en Turquie, a souligné que l’alévisme, en tant que système de croyances particulier, n’est pas reconnu par le gouvernement de la Turquie (15 avr. 2013). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur émérite du Département d’études religieuses et de théologie (Department of Religious Studies and Theology) de l’Université d’Utrecht a affirmé que [traduction] « [n]i les islamistes ni le gouvernement [de la Turquie] n’établit de distinction claire entre les alévis et les alaouites (20 avr. 2013). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information allant en ce sens.

2. Différences quant aux croyances et aux pratiques

Selon certaines sources, ni les alévis ni les alaouites ne prient dans des mosquées (DW 22 mars 2012; CIP 17 août 2012), et ils n’appuient pas non plus les ecclésiastiques comme le font les chiites traditionnels (ibid.). Plutôt que de fréquenter des mosquées, les alévis font leurs prières dans un cemevi (DW 22 mars 2012; CIP 17 août 2012) ou [traduction] une « maison de rencontre », et les alaouites n’ont pas de lieux de culte, à l’exception de sanctuaires dédiés à leurs chefs ou leurs cheiks (ibid.).

Des sources signalent qu’il y a, malgré les antécédents communs des alévis et des alaouites, des différences sur les plans religieux et culturel (DW 22 mars 2012; CIP 17 août 2012; professeur émérite 20 avr. 2013). Une professeure d’études turques à l’Université de Chypre a dressé une liste des différences entre les alévis et les alaouites (21 avr. 2013) :

[traduction]

Alévis Alaouites
Noms différents Kızılbaş; Bektaşi Nusairi, alawite, arap alévi (turc : alévi arabe)
Date d’origine / date à laquelle ils ont été mentionnés pour la première fois 13e siècle après J.-C. 10e ou 11e siècle
Région d’établissement traditionnelle Anatolie (Asie Mineure, jusqu’aux Balkans, en Iraq et en Syrie) Chaîne de montagnes côtières de la Syrie (montagnes alaouites, al-Djabal al-Ansari/Alawi)
Principales personnalités marquantes de leur histoire religieuse ou de leurs traditions mystiques Ali ibn abi Talib; les imams chiites Hasan et Huseyn, ainsi que tous les imams qui ont suivi; Hacı Bektaş; Pir Sultan Abdal Ali ibn abi Talib; Salman al-Farisi (aucune donnée historique); Abu Shu'ayb Muhammad ibn Nusayr (mort environ en 863 après J.-C.)
Principales caractéristiques de leurs croyances Culte d’Ali à divers degrés; mysticisme islamique, tel qu’il est enseigné par les derviches errants; l’être humain est le « Coran vivant » et un être sacré; les hommes et les femmes sont initiés. Ali est la manifestation de Dieu; secret total; les femmes ne sont pas initiées; croyance dans la migration des âmes; mysticisme islamique avec une forte influence des platonisme et gnosticisme médiévaux.
Principales pratiques Le Cem (« se réunir »), y compris le semah (danse rituelle), hymnes, règlement des problèmes à l’intérieur de la communauté; commémoration de la mort de Huseyn à Kerbala. Douze jours de jeûne en mémoire des 12 imams pendant le mois islamique du Muharram. Commémoration du « jour de l’étang » ('id al-ghadir), lorque le prophète Mahomet a attribué l’imamat à Ali; initiation des hommse de la communauté; visite de sanctuaires; mawlid (prière pour l’âme des défunts); commémoration de Kerbala, mais Hanzala a été tué plutôt que Huseyn.
Structure sociale L’endogamie prévaut; plusieurs institutions ayant des liens religieux; familles laïques et familles de lignée sacrée; une grande importance est accordée au mariage et à la solidarité à l’intérieur de la communauté; refus catégorique de la peine de mort et de la polygamie. Distinction entre hommes et femmes, cheik et familles laïques.
Langues Le turc prévaut, mais le kurde est également parlé. L’arabe prévaut et, dans les zones plus récentes d’établissement en Turquie, le turc prévaut plutôt que l’arabe.
Situation économique Piètres conditions de vie dans les régions rurales éloignées de l’Empire Ottoman ou la Turquie; montée économique des familles ayant migré en Europe au 20e siècle. Piètres conditions de vie dans les régions rules montagneuses; aux 19e et 20e siècles, ils se sont établis dans les basses terres de la Turquie (Hatay, Cukurova) et de la Syrie (Homs, Hama); émergence de familles riches et influentes.

Dans un article publié par son directeur exécutif, le Centre pour le pluralisme islamique (Center for Islamic Pluralism - CIP), un groupe de réflexion qui se penche sur le rôle des musulmans aux États-Unis et qui [traduction] « conteste la domination de la vie musulmane américaine par des groupes de militants islamistes » (CIP s.d.), fait ressortir d’autres différences :

[traduction]

Alévis Alaouites
Littérature religieuse « [L]ittérature religieuse considérable ayant un large lectorat et qui compte des chants spirituels, des poèmes et des vers épiques. » « Les récitations sont tirées de textes de l’excellent et bien-aimé poète turc Yunus Emre, du soufi kurde, Safi Al-Din, du soufi turc-persan, Hajji Bektash, et du poète turc, Pir Sultan Abdal, notamment. » « [S]e limite appararemment au Coran et à l’ensemble des sermons prononcés par l’imam Ali. » « Les enseignements sont transmis de façon progressive tout au long de la vie des disciples choisis, mais sont interdits à la plupart des acolytes, et le secret est rigoureusement respecté. »
Pratiques « [C]onserve des éléments pré-islamiques du chamanisme turc et de la pratique kurde du culte des anges. » « Conserve des éléments pré-islamiques du chamanisme turc et de la pratique kurde du culte des anges [mais] peut refléter le paganisme phénicien et les religions persanes pré-islamiques. »
Rôle des femmes « [D]éfenseurs de l’égalité entre les sexes, et les femmes participent à la direction du "cem". » « [E]xcluent les [femmes] des rites sacrés. »
Soutien politique « [D]éfendent la démocratie électorale. » Appui à l’égard du régime Assad en Syrie.

(ibid. 17 août 2012)

Le professeur émérite de l’Université d’Utrecht a fourni les renseignements suivants au sujet des différences entre les deux groupes :

[traduction]

Les deux communautés […] croyaient (à l’origine) en la réincarnation, mais ce n’est que chez les alaouites que cette croyance a toujours cours (et il y a de nombreux cas de personnes décédées « se réincarnant » dans un nouveau-né). Les alévis contemporains ne font aucune mention de cette croyance.

Les deux communautés tiennent des rassemblements, mais, chez les alévis, ce sont les couples mariés qui participent ensemble aux rassemblements (cem); chez les alaouites, seuls les hommes sont présents.

Les chants sacrés en turc (appelés nefes ou deyis) accompagnés du baglama (luth à long manche) constituent un élément important des rites alévis; ces chants sont les principaux textes faisant état des légendes et des connaissances religieuses dont dispose l’alévi moyen. Les alaouites n’ont pas de pratique correspondante.

Dans nombre de communautés alévis, il y a également une danse sacrée (semah) qui était autrefois interprétée lors des rencontres rituelles. Certains chercheurs ont déclaré que le semah représente le mouvement de l’esprit entre les incarnations successives. Les alaouites n’ont pas de semah. Cependant, dans les environnements urbains modernes, le cem et le semah alévis font l’objet d’un regain d’intérêt et sont présentés comme spectacles à saveur folklorique. Les alaouites ont participé à des cem (qui ne s’appliquent pas seulement aux couples initiés, comme c’était le cas auparavant dans les villages), et on m’a dit que de jeunes alaouites ont inventé leur propre version régionale du semah pour faire concurrence aux équipes alévies dans les concours de semah qui ont parfois lieu (20 avr. 2013).

3. Traitement réservé par les autorités

D’après certaines sources, les alévis sont [traduction] « persécutés » depuis des siècles (DW 22 mars 2012; professeur de sociologie 17 avr. 2013) en raison de leur « interprétation particulière de l’islam » (ibid.). Officiellement, il n’y a pas de discrimination à l’égard des alévis, mais, de fait, une telle discrimination existe toujours (Massicard 19 avr. 2013; professeur émérite 20 avr. 2013). Des sources soulignent qu’un cemevi n’est pas officiellement reconnu par le gouvernement comme un lieu de culte (UE 10 oct. 2012, 25; Massicard 19 avr. 2013; DW 22 mars 2012;), mais est plutôt considéré comme un [traduction] « centre culturel » (ibid.; Massicard 19 avr. 2013). Certaines sources font également état du fait qu’il est interdit aux alévis de tenir des cérémonies commémoratives et que leurs propriétés sont désignées (UE 10 oct. 2012; professeur de sociologie 17 avr. 2013) par un « x » (ibid.). Dans une autre communication écrite, la professeure d’études turques a précisé que, d’après des médias, les maisons et les cemevis alévis étaient désignés par un « x », mais des messages comme [traduction] « "sales alévis, vous serez tous brûlés" » ou « Mort aux alévis" » étaient aussi affichés (24 avr. 2013). Elle a également souligné que [traduction] « [p]ersonne n’a assumé la responsabilité de ces actes, et personne n’a encore été accusé ou puni. Cependant, dans certains cas, des voisins sunnites ont fait preuve de solidarité envers les familles alévies et ont fait une marque sur leurs propres maisons également » (professeur d’études turques 24 avr. 2013).

D’après le professeur de sociologie, puisque les alévis ne pratiquent pas les ablutions rituelles, ou al-wudu, ils sont perçus par les sunnites comme n’étant ni [traduction] « purs » ni « propres » et leur nourriture est considérée comme contaminée (17 avr. 2013). Le professeur émérite a également exprimé l’opinion selon laquelle les alévis sont considérés comme [traduction] « malpropres » (20 avr. 2013). Le professeur de sociologie a ajouté que les étudiants alévis dans les écoles publiques font fréquemment l’objet [traduction] « d’actes discriminatoires traumatisants » (17 avr. 2013). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement supplémentaire ni aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.

Massicard a souligné que [traduction] « les alévis sont toujours tenus […] de suivre les cours obligatoires sur la "culture et l’éthique religieuses" à l’école, qui ressemblent à des cours de religion sur l’islam sunnite, qu’ils ne reconnaissent pas » (19 avr. 2013). La professeure d’études turques a souligné ce qui suit :

[traduction]

[…] 90 p. 100 des sujets sont traités dans l’islam sunnite, et sont souvent inclus des « exercices pratiques » comme la récitation du Coran ou une démonstration portant sur la façon de faire la prière rituelle. Il est maintenant possible de ne pas suivre de cours religieux, mais, de fait, la crainte d’être ostracisé ou de perdre des crédits au moment de faire les examens d’admission à l’école secondaire ou à l’université fait en sorte que les parents évitent d’exercer leur droit à l’exemption (24 avr. 2013).

Elle a aussi précisé que la discrimination dans les écoles publiques dépend également de l’enseignant, de la région et du quartier (professeur d’études turques 24 avr. 2013).

Selon Massicard, les alévis peuvent faire l’objet de discrimination dans les domaines de l’emploi et la prestation de services publics, et ils peuvent être victimes de harcèlement par les autorités (Massicard 19 avr. 2013). Toutefois, elle a également fait ressortir qu’il s’agit de [traduction] « pratiques informelles, fragmentaires [et] partiales » (ibid.).

Le professeur émérite a signalé ce qui suit :

[traduction]

[L]es alévis ont toujours été soupçonnés de déloyauté à l’égard de la nation. Aussi récemment qu’au cours des années 1970, alors que le pays était polarisé entre la gauche et la droite, d’importants pogroms anti-alévis ont été exécutés par des ultranationalistes et des islamistes.

[…] les alévis kurdes (dont les principes de la foi sont plus éloignés de l’orthodoxie islamique que ceux des alévis turcs et des alaouites) sont ceux qui font le plus l’objet de méfiance et de discrimination. Les alaouites sont plus invisibles que les alévis turcs ou kurdes et sont rarement mentionnés de façon explicite.

Les dirigeants alévis se sont habituellement alliés avec l’élite laïque (c.-à-d. le Parti populaire républicain (Republican People’s Party)) pendant la plus grande partie de la période républicaine. Tant la direction de l’AKP que le mouvement Gülen - les deux principaux mouvements de l’islam sunnite conservateur - perçoivent les membres alévis des institutions laïques (appareil judiciaire et plusieurs autres institutions de l’État) comme conspirant contre eux afin d’empêcher la majorité sunnite d’acquérir le contrôle de l’État. Tant Erdogan [premier ministre turc] que Fathullah Gülen [le chef spirituel du mouvement Gülen] ont à plusieurs reprises fait des déclarations passionnées contre les alévis (déclarations qu’ils ont par la suite regrettées et qu’ils disent avoir été citées hors contexte) (20 avr. 2013).

3.1 Guerre civile en Syrie (de 2011 jusqu’à présent)

En ce qui concerne le traitement réservé aux alévis par les autorités turques dans le contexte de la guerre en Syrie, la professeures d’études turques a souligné que :

[traduction]

[certains] pays, qui sont en mesure de le faire, exercent une influence sur le conflit, c’est-à-dire que les pays « sunnites » comme la Turquie et les États arabes appuient les groupes (de combat) sunnites, alors que l’Iran et le gouvernement chiite de l’Iraq appuient les groupes alaouites, considérés comme des chiites parce qu’ils vénèrent Ali. Pour cette raison, la population alaouite [en Turquie] craint en effet une victoire des sunnites parce que ceux-ci détruiraient non seulement le régime Assad, mais parce qu’ils puniraient tous les alaouites. Toutefois, à l’heure actuelle, la situation n’est pas très « claire », et les membres alaouites de l’opposition ont été emprisonnés ou ont dû se réfugier à l’extérieur de la Syrie (21 avr. 2013).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information allant en ce sens.

Certaines sources précisent que la famille du président syrien Bashar al-Assad est alaouite (DW 22 mars 2012; Reuters 22 avr. 2013). D’après Reuters, le conflit en Syrie [traduction] « oppose de plus en plus les sunnites majoritaires aux alaouites minoritaires, qui contrôlent la Syrie depuis les années 1960 » (ibid.). D’après Deutche Welle (DW), service international allemand de diffusion, le chef de l’association culturelle turque alévie Hubyar Sultan aurait déclaré que [traduction] « certains groupes s’opposant au régime Assad s’identifiaient à des personnalités sunnites historiques ayant combattu contre l’ancienne minorité alaouite réprimée » (22 mars 2012).

La professeure d’études turques a aussi signalé ce qui suit :

[traduction]

[l]a position contre le régime Assad du gouvernement turc dirigé par l’AKP [Parti de la justice et du développement] alimente les critiques générales des alévis turcs à l’égard de ce gouvernement. Le terme « alaouite » est constamment rendu par alévi en turc, et les alévis apprennent dans les nouvelles que les troupes turques tuent des « alévis » en Syrie ou que le président Erdogan compte annihiler « les alévis de Syrie ». Les alévis considèrent qu’il s’agit d’une preuve supplémentaire de la haine que voue l’AKP aux alévis (21 avr. 2013).

D’après Deutche Welle, le chef de l’association culturelle turque alévie Hubyar Sultan aurait déclaré que, [traduction] « "lorsque [le premier ministre turc] parle de la Syrie, il désigne Assad comme un alévi" », et il « alimente ainsi les tensions sectaires en Turquie » (22 mars 2013). D’après le professeur de sociologie, [traduction] « les principaux éléments causant des tensions au sein des alévis sont les politiques bellicistes du gouvernement dirigé par l’AKP, qui stigmatisent de façon explicite les alévis en Turquie en tant que communauté pro-syrienne » et font état de « "sa proximité sur le plan confessionnel" » avec le régime al-Assad (professeur de sociologie 15 avr. 2013). Le professeur a souligné que, pour l’AKP, les alévis en Turquie sont pro-al-Assad [traduction] « tout simplement parce qu’ils partagent des valeurs religieuses semblables » et sont par conséquent perçus comme un « ennemi interne de la Turquie » (ibid. 17 avr. 2013). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le traitement réservé aux alévis par la société et les autorités gouvernementales, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information TUR104076.EF.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Center for Islamic Pluralism (CIP). 17 août 2012. Stephen Schwartz. « Alawites in Syria and Alevis in Turkey: Crucial Differences ». <http://www.islamicpluralism.org/2084/alawites-in-syria-and-alevis-in-turkey-crucial> [Date de consultation : 24 avr. 2013]

_____. « About Us ». <http://www.islamicpluralism.org/about> [Date de consultation : 22 avr. 2013]

Deutche Welle (DW). 22 mars 2012. « Alevi Turks Concerned for Alawi "Cousins" in Syria ». <http://www.dw.de/alevi-turks-concerned-for-alawi-cousins-in-syria/a-15823670> [Date de consultation : 15 avr. 2013]

Massicard, Elise, professeure, Institut français d'études anatoliennes (IFEA), Istanbul. 19 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

_____. Décembre 2012. « Turquie : Les Alévis font le choix de la neutralité ». <http://www.sciencespo.fr/ceri/fr/content/turquie-les-alevis-font-le-choix-de-la-neutralite> [Date de consultation : 15 avr. 2013]

Professeur de sociologie, Middle East Technical University (METU), Ankara, Turquie. 17 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

_____. 15 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeure d’études turques, University of Cyprus. 24 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

_____. 21 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeur émérite, Department of Religious Studies and Theology, University of Utrecht. 20 avril 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Reuters. 22 avril 2013. Khaled Yacoub Oweis. « Syria Fighting Flares Both Sides of Lebanese Border ». <http://in.reuters.com/article/2013/04/22/syria-crisis-lebanon-idINDEE93L01120130422> [Date de consultation : 22 avr. 2013]

Union européenne (UE). 10 octobre 2012. Commission européenne. Turkey 2012 Progress Report. (SWD(2012) 336 final) <http://ec.europa.eu/enlargement/pdf/ key_documents/2012/package/tr_rapport_2012_en.pdf > [Date de consultation : 15 avr. 2013]

Autres sources consultées

Sources orales : Des chercheurs des universités suivantes n’ont pas été en mesure de fournir des renseignements : Lund University, University of Copenhagen et University of Munich.

Les tentatives faites pour joindre des représentants des universités suivantes ont été infructueuses : Bilkent University, Hecettepe University, Heildelberg University et University of Munich.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Avrupa Alevi Birlikleri Federasyonu; ecoi.net; États-Unis – Central Intelligence Agency, Department of State; Factiva; Fédération union des alévis; Human Rights Watch; Middle East Times; National Public Radio; Nations Unies – RefWorld; TurkishPress.com; Turquie – Ministry of the Interior.



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